Concept sorti tout droit du monde des jeux vidéos, les «escape room» ou «jeux d'évasion grandeur nature» en français font de plus en plus le buzz. À tel point que le monde de la franchise commence à s'en emparer. Hello Franchise vous dit tout sur ce nouveau marché.
A l'origine, cette idée a germé dans la tête d'un concepteur de jeux vidéos japonais, Toshimitsu Takagi, qui, en 2005, créé deux jeux sur la base de cette idée: Crimson Room et QP-Shot. Dès l'année suivante, des «gamers» hong-kongais et nippons s'emparent de ce concept pour l'adapter «grandeur nature», dans des bars ou lors de fêtes. C'est logiquement au Japon, à Kyoto, que la première entreprise a proposé des «escape room» voit le jour, en 2008. Son nom? Scrap. La diffusion internationale du concept arrive peu de temps après: en 2011, Parapark ouvre en Hongrie, en 2012, Hinthunt est inauguré à Londres (Angleterre), en 2013, AdventureRooms à Berne (Suisse) et PuzzleBreak à Seattle (États-Unis). Et en France? Le premier jeu d'évasion grandeur nature voit le jour en décembre 2013, à Paris, sous le nom de Hinthunt. Devant le succès, la salle est agrandie en août 2014. Depuis, toutes les grandes métropoles françaises (Lyon, Lille, Marseille, Grenoble, Toulouse) comptent leur espace room. Le plus grand a été ouvert il y a un an à Nantes. En juin 2017, près de trois cents enseignes de jeu d'évasion grandeur nature ont essaimé sur le territoire hexagonal.
Quid du concept maintenant? Il s'agit en fait à sortir d'une grande pièce dans un temps limité. Généralement, deux équipes (le nombre de membres peut varier) s'affrontent afin de trouver des indices dispersés dans la pièce et qui les aideront à trouver la solution pour sortir de celle-ci et donc être désigné vainqueur du jeu. Soit chaque équipe doit résoudre un énigme qui lui est spécifique, soit les deux équipes doivent résoudre la même énigme, le but étant toujours de trouver la solution avant sa rivale pour sortir en premier de l'escape room. Les parties durent entre une et deux heures. Elles font appel à des qualités de réflexion, de logique, d'esprit d'équipe et d'intelligence et non pas aux qualités physiques des participants. Le prix est généralement de vingt à trente euros par joueur.
Elles se multiplient depuis quelques années sur le territoire et ce n'est pas un hasard. En effet, le concept de l'escape room trouve dans la franchise un vecteur de développement presque idéal: avec le buzz créé autour de ce concept, la franchise permet l'ouverture d'implantations rapidement; elle permet aussi via les escape room pilotes la transmission d'un savoir-faire et une assistance; le partage de scénarios testés et approuvés par le public qu'il faudra toutefois renouvelés souvent. Car une fois résolu, l'énigme ne présente plus d'intérêt. La recherche de nouveaux et multiples scénarios pourra donc faire l'objet d'une économie d'échelle puisque pouvant être utilisé par plusieurs franchisés en même temps sur le territoire. Qui sont-ils d'ailleurs?
-Prizoners: Créé en 2014 et lancé en franchise en 2015, le réseau compte actuellement huit implantations dont la plus grande se trouve à Grenoble. Un réseau qui cherche à s'étendre, notamment dans plusieurs grandes agglomérations hexagonales (Lyon, Marseille, Nice, Toulouse).
L'apport personnel devra être de 50.000€ alors que les droits d'entrée sont fixés à 25.000€. Le chiffre d'affaires réalisable après deux ans d'activité est estimé à 420.000€. La redevance de fonctionnement est fixée à 6% du chiffre d'affaires (hors taxes), la redevance publicitaire à 1% et les royalties à 240€ par mois. Le type de contrat proposé est un partenariat.
-Time Out Real Escape Game: Créé aussi en 2014 et lancée immédiatement en franchise, le groupe compte deux implantations dans le sud de la France. L'apport personnel devra être de 25.000€ alors que les droits d'entrée sont fixés à 15.000€. L'investissement global sera de 110.000€ en moyenne. Le chiffre d'affaires réalisable après deux ans d'activité pourra être de 400.000€. La redevance de fonctionnement est fixé à 7% du chiffre d'affaires et les royalties à 200€ par mois. Le type de contrat proposé est une concession.
-Get Out: Créé en 2014, ce réseau compte déjà 13 implantations en France (2 succursales et 11 franchises). C'est le réseau avec la plus importante communauté virtuelle (sur Facebook, la page compte 45.000 «J'aime»). L'apport personnel devra être de 20.000€ alors que les droits d'entrée sont fixés à 15.000€. L'investissement global tournera autour de 150.000€. La redevance de fonctionnement est fixée à 5% du chiffre d'affaires (hors taxes) alors que les royalties sont fixées à 1000€ par mois. Le type de contrat proposé est une franchise de 5 ans.
-Closed Escape Game: Créé en 2015, le réseau propose deux formules: une «small» et une «large». Elle compte actuellement 4 implantations (3 succursales et une franchise). L'apport personnel devra être de 45.000€ pour un site «small», 60.000€ pour un site «large». Les droits d'entrée sont fixés à 20.000€. L'investissement global est estimé à 110.000€ (pour un site «large»). La redevance de fonctionnement est fixée à 7% du chiffre d'affaires hors taxes. Le chiffre d'affaires réalisable après deux ans est estimé à 215.000€ pour un site «small» et 425.000€ pour un site «large». Le contrat proposé est une franchise d'une durée de 5 ans.
-John Doe: Créé en 2015, lancé en franchise en 2016, le réseau ne compte pour l'instant qu'une seule implantation à Lille. La thématique est celle de l'espionnage. L'apport personnel devra être de 40.000€. Les droits d'entrée sont fixés à 20.000€. L'investissement global sera de 200.000€. Le chiffre d'affaires réalisable après deux ans pourra être de 550.000€. La redevance de fonctionnement sera de 8% du chiffre d'affaires hors taxes alors que la redevance publicitaire sera elle de 6%. Le type de contrat proposé est une licence de marque.
L'escape room, nouveau divertissement à pratiquer entre amis ou collègues (les entreprises sont des cibles privilégiées par les réseaux), afin de renforcer l'esprit d'entraide et d'assistance, s'est implanté depuis quelques années en France, avec succès. Ainsi, plusieurs réseaux ont-ils vu le le jour et cherchent à mailler le territoire, visant en priorité les métropoles hexagonales.